Quimper 2021
Seuils et Passages en protection de l’enfance, de la porte des familles aux marches du palais.
Les journées d’études 2021 se sont déroulées à Quimper les 9 – 10 et 11 Juin.
Cette année nous vous proposons de gravir quelques marches supplémentaires sur l’escalier de la pratique professionnelle (pour prendre de la hauteur…), de faire une pause sur le palier de la clinique, cela avant de franchir le seuil des possibles, comme par exemple lors de visites à domicile.
La métaphore du seuil nous engage en effet à penser les territoires de l’intime (personnel, familial) et de l’institution (nos services éducatifs, le judiciaire) en termes de frontières. La notion de seuil renvoie par ailleurs à une autre dimension, celle de la limite, de ce qui est acceptable par les uns et les autres. Pour l’enfant comme parfois aussi pour l’adulte, le parent, on évoquera le seuil de tolérance à la frustration, à la douleur, au rejet, ou bien la capacité à accepter l’autre dans sa différence. Du côté des professionnels il s’agit d’un certain rapport à la norme, différent pour chacun en fonction de son expérience, de son environnement institutionnel.
Quelques axes qui seront développés lors de ces Journées :
Définition de la notion anthropologique et culturelle du seuil :
en quoi cette métaphore peut-elle nous être utile ?
Si chacun d’entre nous dispose de seuils, endogènes ou exogènes, de tolérance ou d’alerte, savons-nous comment ça fonctionne ?
Sommes-nous toujours en capacité de discerner le bon palier, entre priorité et urgence ? Nous solliciterons la philosophie et la psychanalyse à ce propos.
À la croisée des cadres de référence respectifs des professionnels et des familles, comment penser une éthique de « responsabilité partagée », dans un souci de respect de la dignité de l’usager ? Quels points de repères pouvons-nous solliciter à propos des inégalités (sociales, culturelles, économiques) qui touchent les enfants ?
L’interface entre les sphères de l’intime et du public se doit de faire l’objet de régulations par l’institution, cela depuis l’évaluation des situations, au seuil du judiciaire, jusqu’aux orientations préconisées ou mises en œuvre : la pluridisciplinarité en est-elle véritablement garante ? Quelles limites nous fixons-nous en terme d’exploration, parfois intrusive et inutile, de certains aspects de la vie privée, sur le « pas de porte » des visites à domicile ?
Enfin, entre information préoccupante et signalement : quel rôle et quelle place occupe l’investigation lors de l’ouverture d’un dossier judiciaire, que peuvent nous en dire les magistrats ?